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Une pétition pour "sauver" la dernière fabrique du centre historique, "véritable vitrine des savoir-faire de la parfumerie" à Grasse

Une pétition pour "sauver" la dernière fabrique du centre historique, "véritable vitrine des savoir-faire de la parfumerie" à Grasse

Plus de 470 signatures en près de deux mois. La pétition en ligne lancée par l’opposant au maire de Grasse, Bastien Botazzi, semble avoir trouvé son public. L’objet du combat lancé le 23 mars: "Sauver l’ancienne Fabrique Hugues-Aîné". Le membre du groupe Grasse pour tous réagit à une délibération du conseil municipal du 25 février qu’il veut faire "annuler".

La municipalité avait adopté le projet de vente des locaux municipaux de cette ancienne usine de fabrication de parfums située rue Mirabeau. Une vente à la société d’économie mixte (SEM) Pays de Grasse Dynamique, pour 300.000 euros. La crainte de Bastien Botazzi: que ce bien d’exception, "véritable vitrine des savoir-faire de la parfumerie grassoise", échappe à terme au giron communal, que ces locaux soient vendus "au profit d’un organisme de droit privé (bien que la commune y soit partie prenante)" pointant que "la Ville n’a toujours pas fait de travaux" depuis qu’elle l’a acheté en 1985.

À noter qu’en 2019, la restauration de la façade principale a été terminée grâce au mécénat de Robertet-Charabot, à travers le fonds de dotation Baudelaire (1) pour un montant de 80.000 euros.

"Un lien souterrain" entre les musées de la vieille ville

L’architecte de profession et chercheur en Histoire veut "se battre" contre cette décision et avance ses idées d’usage de ce "bien à la situation exceptionnelle, situé dans le carré des musées de la cité historique". Ce "chaînon historique, patrimonial et physique pourrait, à terme, faire un lien souterrain entre le Musée international de la parfumerie [MIP] et le musée d’art et d’histoire de Provence", présente-t-il. S’il se dit "conscient que c’est difficile de mobiliser les fonds aujourd’hui", Bastien Botazzi pense que la fabrique Hugues-Aîné "pourrait être utilisée pour de nombreux usages pour le MIP et permettre de conduire les touristes et visiteurs vers le musée d’histoire". "Ne nous en privons pas", glisse-t-il.

Aujourd’hui celle-ci sert, en partie, d’annexe aux musées, la "dernière de proximité depuis la suppression de celle située dans l’ancien palais de justice transformé en campus", argumente Bastien Botazzi.

"Affirmations mensongères", selon le maire

Jérôme Viaud qui a produit pour Nice-Matin une réponse commune avec la SEM Pays de Grasse Dynamiques "tient à rétablir la vérité" face à ce qu’il estime être des "affirmations mensongères" et des "tentatives de désinformation": "Il est totalement faux de dire que le bâtiment Hugues-Aîné serait vendu à un promoteur privé de luxe, répond l’édile. Aucune cession à un acteur spéculatif n’est envisagée."

"L’édifice nécessite aujourd’hui près d’un million d’euros de travaux, selon les estimations réalisées par la Ville en 2020, en vue de sa réhabilitation, pointe le maire. C’est dans ce contexte que la SEM Pays de Grasse Dynamiques, société d’économie mixte locale (outil public à majorité municipale et intercommunale), s’est portée candidate pour acquérir et réhabiliter ce bâtiment emblématique", argumente-t-il. "Loin d’une logique de privatisation, ce projet vise à créer une pépinière d’entreprises locales orientées vers le luxe, en phase avec l’ADN et l’histoire de Grasse, dont la SEM resterait propriétaire", précise Jérôme Viaud.

Il pointe un "financement transparent et en majorité public (Ville de Grasse, CAPG, Banque des Territoires, investisseurs privés et l’État à hauteur de 900.000 euros)" porté par une "structure collégiale qui réunit des élus du conseil municipal et de l’opposition, qui connaissent ce projet et son bien-fondé". Et juge que "la SEM a déjà démontré son efficacité avec la relance du bâtiment de l’ancienne HSBC située place aux Aires, dont elle s’est portée acquéreur, et qui accueillera prochainement une brasserie fin 2025".

Selon lui, le but de cette "orchestration" est de "freiner une dynamique constructive et participative de revitalisation" visant à "ralentir des projets structurants pour notre centre-ville". De son côté, Bastien Botazzi assure que sa démarche "n’est pas dans un cadre politique mais pour sauver un lien patrimonial de première importance".

La dernière fabrique avant l’ère industrielle

Un lieu au "caractère remarquable reconnu de tous", "un joyau très photographié, tant par les touristes que par les Grassois". Bastien Botazzi ne manque pas de superlatifs pour décrire la fabrique Hugues-Aîné. La dernière fabrique "en l’état" dans le centre-ville, "la dernière fabrique avant la période industrielle", appuie-t-il.

Un bâtiment qui est le fruit du travail d’un parfumeur grassois: Jean-Joseph Hugue. "Il avait une certaine intelligence vis-à-vis de son métier sur les besoins en eau", conte le spécialiste des constructions Hugues-Aîné, qu’il étudie "depuis neuf ans". "Il a commencé à capter les sources qu’il pouvait pour son activité pour faire venir l’eau dans son usine. Il devait faire des sorties d’air, il a fait des sorties d’eau et les a vendus en concession. Il a racheté les lots nécessaires autour de la fabrique pour construire sa très très belle façade. Même si ce n’est qu’un parfumeur moyen par rapport à d’autres grands noms, il fait vraiment avancer la parfumerie."

1. Le fonds de dotation Baudelaire, initié en 2018 par des Grassois, a pour but de lever d e l’argent pour rendre son lustre d’antan au patrimoine architectural de la communemais également d’y organiser des événements culturels.

Nice Matin

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